Le cerveau et l’anxiété chez les enfants
La peur est un sentiment normal qui nous permet de « survivre » face à des dangers réels. Elle agit comme un système d’alarme pour indiquer à notre corps de se préparer à faire face à un danger potentiel. Mais, à quel moment ce sentiment devient-il pathologique? C’est lorsqu’il affecte le fonctionnement de l’enfant dans son quotidien en raison de son intensité et de l’incapacité de l’enfant à le contrôler (un enfant qui évite l’école pour ne pas faire des examens, par exemple). L’anxiété chez les enfants est assez commune, mais il ne faut pas minimiser les effets de ce trouble.
Facteurs de risque
Regardons tout d’abord les principaux facteurs de risque qui peuvent expliquer l’apparition ou le maintien d’un trouble anxieux :
- Génétique (antécédent d’anxiété dans la famille)
- Neurobiologique (vulnérabilité et seuil de tolérance au stress)
- Personnel (tempérament introverti et tendance à interpréter négativement les propos des autres)
- Environnemental (mauvaises expériences, évitement des situations anxiogènes, attitude parentale, traumatisme, stresseur [divorce des parents ou mortalité])
Bien entendu, il est rare que l’apparition d’un trouble anxieux résulte d’un seul facteur, il s’agit plutôt d’un ensemble de facteurs.
Le cerveau anxieux
Le cerveau de l’enfant anxieux lui joue souvent des tours en surévaluant le danger réel d’une situation ou en percevant un danger qui n’est pas réel, un « faux danger ». Toutefois, le cerveau interprète ces dangers comme réels ce qui enclenche le système d’alarme. Ce dernier déclenche dans le cerveau de l’enfant une cascade de signaux chimiques qui auront pour effet d’augmenter de manière importante la présence de l’hormone du stress dans le sang, le cortisol. Cette situation crée donc un déséquilibre chimique qui engendre des sensations physiques désagréables (par exemple, sudation, tremblements ou augmentation du rythme cardiaque). L’enfant aura donc tendance à éviter des situations ou des objets qui créent ce malaise. Toutefois, en adoptant ce comportement d’évitement, il renforce son impression que sa peur est justifiée et, par conséquent, augmente son anxiété.
Il est primordial d’intervenir tôt pour briser ce cercle vicieux afin d’éviter des conséquences sur le fonctionnement cognitif de l’enfant. En effet, la présence persistante d’anxiété peut avoir des conséquences sur la qualité des apprentissages scolaires de l’enfant puisque souvent ils présentent des troubles du sommeil, des problèmes de concentration et d’attention, de l’agitation motrice et des trous de mémoire.
Quoi faire?
Si vous croyez que votre enfant a des symptômes qui s’apparentent à un trouble anxieux, il est important d’aller consulter un professionnel de la santé. Le psychologue est un professionnel ressource pour évaluer la présence d’un trouble anxieux et, si besoin, faire un suivi. Chez les enfants, le suivi en psychothérapie est souvent l’avenue qui est privilégiée. Le psychologue pourra alors vous aiguiller si d’autres personnes-ressources devaient être consultées. Dans certains cas, une consultation médicale est nécessaire pour valider si la prise de médicament est suggérée. En effet, la prise de médication peut permettre de rééquilibrer les neurotransmetteurs responsables de la suractivation de certains mécanismes impliqués dans le trouble anxieux et ainsi permettre à l’enfant d’être plus disponible pour une psychothérapie.
Sources :
Bear, M.F., Connors, B.W. et Paradiso, M.A. (2007). Neurosciences : À la découverte du cerveau (3 ed.). États-Unis : Éditions Pradel.
Turgeon, L. et Gendreau, P. L. (dir.) (2007). Les troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent.SOLAL : Marseille.