Le cerveau et la dépression chez les enfants
La dépression chez les enfants est souvent sous-évaluée, car ceux-ci ne verbalisent pas toujours leur sentiment de tristesse. Il est donc important que les parents ou les personnes qui côtoient fréquemment l’enfant soient sensibles aux changements d’attitude, de comportement ou d’expression faciale chez lui. La dépression chez les enfants se caractérise, entre autres, par de l’ennui ou une perte d’intérêt marqué pour le jeu ou les activités de la vie quotidienne, une incapacité à s’amuser et un sentiment de découragement ou de pessimisme persistant.
Certains symptômes comportementaux tels que les comportements autodestructeurs, l’agressivité, l’impatience et l’irritabilité sont également souvent présents. Afin d’atteindre les critères diagnostiques, cet état doit durer au moins 2 semaines. Ces symptômes complexifient souvent l’évaluation diagnostique, car la dépression peut être confondue avec le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ou un trouble de la conduite. Par contre, la présence d’une dépression n’exclut pas la possibilité de la présence d’une autre problématique.
Facteurs de risque
Tout d’abord, regardons les principaux facteurs de risque qui peuvent expliquer l’apparition d’une dépression chez un enfant :
- Génétique (antécédent de dépression dans la famille)
- Biologique (déséquilibre hormonal)
- Personnel (tempérament et personnalité de l’enfant)
- Environnemental (milieu familial ou scolaire et dépression parentale)
Bien entendu, il est rare que l’apparition d’une dépression soit associée à un seul facteur, il s’agit plutôt d’un ensemble de facteurs.
Le cerveau dépressif
La dépression résulterait, entre autres, d’un déséquilibre cérébral issu du débalancement de certaines molécules chimiques dans le cerveau, les neurotransmetteurs. La déficience de certains neurotransmetteurs aurait pour conséquence la sous-activation de plusieurs zones du cerveau ce qui créerait notamment la perte d’énergie (léthargie), le ralentissement de la pensée, la diminution de la concentration et le ralentissement psychomoteur. Les structures cérébrales associées au stress et à l’anxiété seraient quant à elles suractivées et créeraient les distorsions de la pensée, les troubles du sommeil et l’augmentation de l’anxiété.
L’ensemble de ces conséquences aurait donc des effets importants sur les apprentissages qui peuvent se traduire par une baisse importante des résultats scolaires.
Quoi faire?
Sachant que la dépression a des origines, entre autres, biologiques, il est certain que consulter un médecin ou un pédiatre lorsque votre enfant présente ces symptômes est pertinent. Ce dernier pourra faire une investigation médicale pour valider si l’enfant ne présente pas une condition physique ou biologique qui pourrait expliquer ces symptômes (par ex. hypothyroïdie).
Dans le cas où aucune cause physique ou médicale n’explique les symptômes, la prise de médication peut permettre de rééquilibrer le désordre neurochimique. Toutefois, les facteurs de risque nous apprennent que les causes de la dépression sont rarement uniques, donc il est primordial de suivre une psychothérapie pour intervenir sur les facteurs personnels et environnementaux.
Sources
Bear, M.F., Connors, B.W. et Paradiso, M.A. (2007). Neurosciences: À la découverte du cerveau (3 ed.). États-Unis: Éditions Pradel.
Durand, V.M et Barlow, D.H. (2002). Psychopathologie: Une perspective multidimensionnelle. Paris: De Boeck Université.
Vera, L. (2009). TCC chez l’enfant et l’adolescent. Paris: Masson.